Transition automobile : Des choix européens qui s’alignent sur les alertes de la filière

Rédigé le 05/11/2025


À l’occasion de la Journée de la Filière automobile organisée le 4 novembre par la PFA, le vice-président de la Commission européenne, Stéphane Séjourné, a annoncé plusieurs orientations que FO Métaux appelait de ses vœux. Ces signaux marquent un tournant : la transition automobile ne peut réussir que si elle est socialement acceptable et industriellement réaliste.

Depuis plus de trois ans, FO Métaux alerte sur les risques d’une trajectoire énergétique dogmatique, qui fragiliserait nos usines françaises et menacerait des milliers de salariés. Les annonces européennes montrent que ces messages commencent à être entendus. L’assouplissement envisagé pour les véhicules utilitaires légers, en les décorrélant des objectifs de 2035, pourrait éviter des fermetures de sites sur des territoires déjà fragilisés. L’ouverture à une pluralité de solutions techniques telles que les carburants de synthèse, prolongateurs d’autonomie ou encore innovations hybrides, traduit enfin la reconnaissance du principe que la neutralité carbone ne passe pas obligatoirement par une seule technologie.

La volonté affichée de soutenir la production européenne, à travers un fonds de 1,8 milliard d’euros pour les batteries et une revue des règles de commande publique encourageant le « Made in Europe », va également dans le sens d'une souveraineté industrielle mieux assumée. FO Métaux note également positivement l’annonce d’un moratoire sur l’inflation normative et la mise en chantier d’un « omnibus » de simplification, une demande récurrente des industriels et des salariés face au poids croissant des contraintes administratives.

Pour autant, des zones d’ombre subsistent. Rien, à ce stade, ne permet de répondre à l’enjeu décisif du prix de l’électricité pour les sites industriels, enjeu de compétitivité majeur face à l’Asie et aux États-Unis.

La méthode de calcul du contenu européen devra être clarifiée pour que la préférence européenne produise réellement des emplois en Europe et ne devienne pas une simple déclaration de principe.

Les annonces attendues le 10 décembre devront s’accompagner d’engagements concrets et vérifiables.

FO Métaux continuera de rester vigilant à ce chaque euro d’argent public consacré à la transition serve le maintien et le développement des emplois industriels en France.

La Fédération rappelle ses attentes : un mécanisme de défense commerciale face aux importations asiatiques, un tarif électrique compétitif et garanti pour les sites de production, ainsi que l’association des organisations syndicales à la gouvernance de la filière.

La transition industrielle ne peut pas se faire sans les salariés ni contre eux.

Ces prises de position montrent qu’un dialogue exigeant mais constructif entre les acteurs sociaux, les industriels et les institutions européennes peut produire des avancées concrètes et cohérentes.

FO Métaux poursuivra son action pour que les engagements annoncés deviennent des décisions opérationnelles, au service de l’industrie française et de ses emplois.

 


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