Il y a 80 ans naissait une idée révolutionnaire : celle d’une solidarité fondée sur le travail, l’égalité et la dignité. Depuis 1945, la Sécurité sociale accompagne l’ensemble des Français à chaque étape de leur vie : quand la maladie frappe, quand la famille s’agrandit, quand vient la retraite, face aux accidents du travail ou à la perte d’autonomie. Elle repose sur un principe aussi simple qu’essentiel : chacun contribue selon ses moyens et reçoit selon ses besoins. Ce modèle originel est cependant menacé aujourd’hui.
Quand l’impôt remplace la solidarité
L’URSSAF est la branche de la Sécurité sociale qui collecte les cotisations servant à financer notre système. Mais aujourd’hui, ces cotisations ne couvrent plus que la moitié du budget de la Sécu, le reste provient de l’impôt. Ce changement n’est pas anodin, loin de là. Les cotisations financent directement nos droits sociaux : elles garantissent ainsi nos remboursements, nos retraites, nos allocations. L’impôt, lui, alimente le budget de l’État, qui choisit ensuite comment le répartir. En clair, la cotisation garantit des droits automatiques, tandis que l’impôt rend leur financement dépendant des décisions politiques du moment. C’est ce qu’on voit aujourd’hui, quand une part croissante du budget est consacrée à d’autres priorités gouvernementales que le social.
Dialoguer, oui ; brader la Sécu, jamais !
Dans une lettre adressée aux organisations syndicales le 29 septembre, l’éphémère Premier ministre, Sébastien Lecornu, avait fait part de sa volonté d’instaurer un dialogue soutenu entre le gouvernement et les partenaires sociaux. Il invitait à l’ouverture de négociations interprofessionnelles autour de cinq grands thèmes, dont le premier concernait le financement de la Sécurité sociale. Si FO Métaux est, par principe, favorable à la négociation pour améliorer la situation sociale, nous ne transigerons pas sur des points essentiels afin que la Sécurité sociale demeure une protection solidaire au service de tous.
Sans syndicat, pas de Sécu !
Quand Georges Buisson présentait en 1945 le projet fondateur de la Sécurité sociale, il défendait une redistribution du revenu national au service de la justice sociale. Ce n’était pas un geste de charité, mais un choix de société. A FO Métaux, nous sommes fiers de cet héritage et des conquêtes sociales acquises par nos anciens. Nous devons nous montrer dignes de ces victoires collectives en continuant le combat pour que la Sécu demeure un bien commun au service de tous. Depuis huit décennies, FO agit partout pour faire vivre et défendre la Sécurité sociale : au niveau national, dans les régions et les départements, aux côtés de nos militants qui siègent dans toutes les caisses de Sécu comme administrateurs et conseillers. La Sécurité sociale ne doit rien au hasard ni à la charité : elle est le fruit du combat social d’hommes et de femmes qui ont refusé la fatalité. À nous de faire vivre ce combat et d’en préserver le sens.




