Olivier Lefebvre : « Ne plus être confondus avec des syndicats qui font de la politique ou du sociétal »
À l’occasion de l’été, les secrétaires fédéraux se prêtent au jeu du questionnaire de Proust, revisité en version syndicale. C’est aujourd’hui Olivier Lefebvre, notamment en charge des secteurs automobile, véhicules utilitaires, constructeurs bus et camions ainsi que des équipementiers automobiles, qui s’y colle.
Quel mot résume le mieux l’engagement syndical ?
Conviction.
Quelle est la plus grande qualité d’un responsable syndical ?
Sa capacité à entraîner les équipes.
Quel a été le déclic de votre engagement syndical ?
Au début de mon parcours professionnel, alors que je travaillais dans une entreprise sans syndicat, les salariés m’ont demandé d’être leur représentant dans une délégation unique. Cela m’a semblé naturel d’accepter car j’avais été délégué des élèves durant toute ma scolarité.
Quelle personnalité syndicale vous a le plus inspirée ?
André Bergeron. J’aimais sa manière de penser qu’il était possible de négocier des améliorations pour les salariés en toutes circonstances.
Quel est votre principal moteur au quotidien ?
Le besoin d’agir pour rétablir un meilleur équilibre en faveur des salariés et la conscience que la tâche est loin d’être achevée.
L’action syndicale dont vous êtes le plus fier ?
Le travail accompli comme DSC chez Stellantis : j’ai le sentiment d’avoir redonné de la cohésion à la coordination et nous avons terminé avec une belle progression aux élections.
Le moment le plus difficile dans votre parcours militant ?
Lorsque j’étais chez Stellantis, intégrer l’idée que l’industrie automobile vivait une révolution — avec de fortes restructurations et la fin de la production thermique — fut particulièrement éprouvant.
Quelle erreur avez-vous faite dans votre parcours que vous referiez quand même ?
Le surengagement, qui m’a parfois poussé au-delà de mes limites. Je le referais car je ne sais pas fonctionner autrement.
Qu’est-ce qui fait tenir quand tout le monde lâche ?
Croire que ce qu’on défend est juste et ne pas être seul à y croire.
Quelle serait pour vous la plus grande victoire syndicale ?
Que l’indépendance syndicale et le travail de la fédération soient pleinement reconnus. Et que nous ne soyons plus assimilés à des syndicats engagés dans le champ politique ou sociétal.