USM de Gironde et des Landes : toujours en mouvement

Rédigé le 01/07/2025


Les métallos FO girondins et landais se sont retrouvés le 4 juin à Bordeaux pour le congrès de leur USM. Rassemblés autour de leur secrétaire Stéphane Bessins, en présence des secrétaires fédéraux Edwin Liard et Gérard Ciannarella, et de la secrétaire générale de l’UD de la Gironde Marlène Fernandez, ils se sont penchés sur les actions menées par l’USM depuis trois ans avant de tracer la feuille de route pour demain. 

Moment fort que ce congrès de l’USM33/40 pour les métallos FO de Gironde et des Landes, puisqu’il s’agissait du premier en tant que secrétaire de la structure pour Stéphane Bessins depuis qu’il a succédé à Stéphane Martegoute. Il ne l’a pas caché, les deux premières années de mandat ont été compliquées, lorsqu’il était encore délégué syndical dans une entreprise en plein PSE et préparant en même temps ses élections professionnelles. Après avoir remercié les métallos qui l’ont aidé à être présent sur tous les fronts, en particulier les retraités, il a brossé un tableau contrasté du territoire selon les secteurs d’activité. Certaines entreprises sont en grandes difficultés, comme dans l’automobile avec MMTB à Blanquefort, fabricant de boîtes de vitesses qui affronte un PSE réduisant de plus de moitié son effectif, ou encore ACC à Bruges, qui produit des batteries électriques et se débat avec une RCC touchant près de 90 postes. Rude, la période l’est également chez les équipementiers, comme sur le site Bosch de Mondeville, avec ses 400 emplois menacés. Dans la sidérurgie aussi, a-t-il expliqué, longue est la liste des implantations en danger. Stéphane Bessins a d’ailleurs salué la communication fédérale et les auditions menées à l’Assemblée nationale, dont celle du secrétaire générale FO Métaux Valentin Rodriguez sur les freins à la réindustrialisation de la France. A l’autre extrémité du spectre, il a salué la bonne santé de l’aéronautique, où les métallos FO sont incontournables et la demande en recrutement forte, comme le constate FO lors des jurys paritaires des contrats de qualifications où notre organisation est souvent la seule présente. Il s’est d’ailleurs réjoui de constater que ce secteur industriel est plébiscité par les jeunes, qui décrochent en moyenne un CDI dans les six mois suivants l’obtention de leur diplôme.

Une forte présence

Autre élément d’attractivité : les salaires. Sur ce point, l’USM est en première ligne puisqu’en négociant la valeur du point au niveau territorial, elle participe directement à fixer le montant d’un élément de rémunération phare dans la métallurgie : la prime d’ancienneté. Le secrétaire de l’USM est ensuite revenu sur la nouvelle convention collective nationale de la métallurgie et son déploiement depuis le 1er janvier 2024. Face à un dispositif qui suscitait « beaucoup d’interrogations, de doutes, voire même de peur », la mise en place n’a pas été des plus simples, surtout dans les petites structures, et l’USM reçoit encore à ce jour des demandes, notamment sur les classifications. A cet égard, il a remercié la Fédération pour la qualité de son aide juridique ainsi que pour les fiches explicatives et le simulateur de calcul mis à disposition des militants. Il a également abordé la question de la CPREFP (commission paritaire régionale emploi formation professionnelle), dont le périmètre s’avère souvent trop large pour examiner à la bonne hauteur les problématiques territoriales. Malgré des résultats qu’il a jugés décevants, il a rappelé que l’instance demeurait un lieu où faire vivre le dialogue social et le paritarisme, qui ont plus que jamais besoin de rester vivants et dynamiques.

Stéphane Bessin a ensuite évoqué le développement syndical, et en premier lieu les difficultés liées à l’organisation des élections professionnelles. Tous les membres du bureau, siégeant aussi à l’UD ou à l’UL de Libourne en ont fait l’expérience : aller négocier les PAP (protocoles d’accord préélectoraux) devient de plus en plus compliqué, et ce bien au-delà de la métallurgie. Dès lors, pour se développer, il faut avant tout et surtout être sur le terrain.

Priorité au développement

« Nous l’avons été pour la mobilisation contre la réforme des retraites avec les tractages sur les ronds-points, devant les petites entreprises lors des élections TPE, en soutien chez MNTB lors de leur débrayage pour sauver leurs emplois, lors de la grève chez Sabena pour les salaires et j’en oublie… » a énuméré Stéphane Bessin. Cette présence donne des résultats, comme le montre le score de 66 % chez Sabena Technics, ou encore les 92 % obtenus chez ACC. Toujours en matière du développement, il a aussi salué la naissance du syndicat des Métaux de Mont-de-Marsan, à laquelle l’USM a participé, et l’arrivée de Vincent Andries, d’AAI, à la tête de la nouvelle structure. Les métallos FO ont aussi pu applaudir la création d’une section syndicale chez Peugeot Libourne, chez Renault Libourne, chez le spécialiste des plateaux et bennes de poids-lourds JPM Aquitaine, ainsi que chez Electrolyse, dans le domaine du traitement de surface. « Il ne faut pas avoir peur d’oser, dans votre entreprise, proposer et faire adhérer à FO, a-t-il insisté. Bien souvent, les salariés n’attendent qu’une invitation à nous rejoindre. Il ne faut pas hésiter à aller voir les cadres, des salariés comme tous les autres et qui ont eux-aussi des difficultés, sans oublier qu’ils incarnent désormais le principal collège dans certaines entreprises. »

Un militant efficace étant d’abord un militant formé, il a exhorté les métallos à suivre le cursus de formation fédérale et à faire preuve d’anticipation en la matière car, malgré la grande réactivité de la Fédération, les stages n’en demandent pas moins un peu de logistique. Après avoir remercié les participants, il s’est fixé, ainsi qu’à l’USM, un cap pour les trois prochaines années : celui du développement. « Nous devons continuer de développer notre organisation, de syndicaliser, de s’implanter partout où nous le pouvons, dans les grandes entreprises comme Thales, Dassault, Safran, sur le secteur de l’aéroport de Bordeaux Mérignac –et la constitution d’une nouvelle Union Locale FO sur ce secteur ne peut être qu’un point d’appui–, mais aussi dans toutes les petites entreprises, où un travail considérable est à mener. » Aider et soutenir tous les salariés des entreprises en difficulté, aider les syndiqués isolés qui n’ont pas la chance d’avoir un syndicat d’entreprise, relayer toutes les informations de la Confédération et de la Fédération feront également partie des missions de l’USM. 

Rassembler les salariés

Après l’intervention de la secrétaire générale de l’UD de la Gironde Marlène Fernandez, Edwin Liard a pris la parole pour conclure les travaux de l’assemblée générale. Rappelant le poids du secteur de la défense dans notre pays, et plus particulièrement sur le littoral, que ce soit en termes d’emplois, de valeur ajoutée et de haute technologie, il a appelé à ne pas opposer les salariés entre eux et à rejeter les ferments de la division, martelant la volonté et la vocation de FO à défendre celles et ceux qui font la force et la richesse de notre pays. Il s’est ensuite livré à un point sur l’actualité de notre organisation, particulièrement occupée par les difficultés qui touchent l’industrie, automobile et sidérurgie en tête. Il a également évoqué le copieux agenda social de la Fédération et a souligné l’apport de la formation fédérale avant de donner rendez-vous aux métallos à la rentrée, avec de nouvelles initiatives de FO Métaux dans le dossier du développement syndical.