USM de Midi-Pyrénées : viser toujours plus haut

Rédigé le 02/06/2025


Les métallos FO des huit départements de la région Midi-Pyrénées se sont retrouvés le 23 mai à Toulouse pour le congrès de leur USM XXL. Rassemblés autour de leur secrétaire Patrice Pauly, qui passait ce jour-là la main, en présence du secrétaire général de la Fédération FO de la métallurgie Valentin Rodriguez, du secrétaire fédéral Eric Keller et de plusieurs représentants des UD de la région. Ils étaient près d’une centaine à avoir fait le déplacement. 

« Pain, Paix, Liberté » : ce triptyque du Front populaire que notre organisation a fait sien depuis de longues années est d’une brûlante actualité, a rappelé le secrétaire de l’USM de Midi-Pyrénées Patrice Pauly en ouverture du congrès du 25 mai dernier. Au-delà d’un contexte géopolitique caractérisé par sa brutalité, il a rappelé que le modèle de la mondialisation dérégulée, à la recherche du coût du travail le plus bas, avec la compétitivité pour seule justification, a conduit à la désindustrialisation de notre pays, contre laquelle se battent les métallos FO. Tandis que les salariés sont les seuls à payer la facture du libéralisme, il a fustigé un patronat donneur de leçons et des pouvoirs publics paralysés par leur incapacité à inverser la courbe du chômage. Refusant que les revendications sociales soient perçues comme un signe d’archaïsme, il a considéré que les principes fondamentaux qui ont forgé notre syndicat doivent aujourd’hui plus que jamais servir de boussole. « Ce sont la liberté, la liberté de pensée la liberté de choix individuel, politique, philosophique et religieux de chaque militant et tous unis contre l’austérité et la précarisation, contre la destruction des droits et des acquis et en obtenir de nouveaux qui doivent nous réunir », a-t-il plaidé. 

 

En France, la réindustrialisation est désormais alignée avec l'intérêt national, a-t-il poursuivi, et s’étoffe à présent d’une dimension environnementale indispensable, notamment grâce à la persévérance et à la contribution de notre Fédération, au travers de ses livres blancs et de ses efforts en faveur de l'industrie verte. Néanmoins, l’instabilité politique et géopolitique ne cessent de dresser de nouvelles embûches sur le chemin du renouveau industriel, où pas une semaine ne passe sans nouveaux PSE. Dénonçant certains acteurs politiques et syndicaux qui tentent de profiter de la situation, au risque d'augmenter le mécontentement, la colère et la défiance, Patrice Pauly a appelé à ne pas se tromper dans le choix de nos combats et à rester soudés pour défendre le pouvoir d'achat, le maintien de l'emploi et l’ensemble de notre édifice social. Pour cela, « restons sur notre terrain, celui de notre mandat », a-t-il exhorté, s’élevant au passage contre les nombreuses attaques auxquelles le syndicalisme a dû faire face depuis 2008 et la loi sur la représentativité.

Le rapport d’activité lui a permis de présenter de manière plus détaillée la situation de la région, qui a connu une légère érosion des effectifs salariés, à laquelle la métallurgie n’a malheureusement pas échappé. Bien que notre secteur rassemble 130 000 salariés en Midi-Pyrénées au sein de 3 700 établissements, les perspectives semblent mitigées du fait du ralentissement attendu de l’activité économique. Conséquence : Les carnets de commandes restent bas dans l’industrie, hors secteur aéronautique. « Tout au long du mandat qui s’achève, notre USM a dû faire face à des pertes importantes d’emploi, a déploré Patrice Pauly. Afin de protéger l’emploi dans notre région, en soutien aux syndicats, notre USM, avec l’appui des UD de notre région et de notre Fédération, nous avons impliqué les organisations patronales tout en interpellant les pouvoirs publics, jusqu’à Bercy, et avons mené plusieurs combats durant ces trois dernières années, dont certains sont encore en cours. » Toutes ces luttes ont permis de trouver, pour la majorité, des solutions pour le maintien des entreprises sur notre territoire tout en limitant le nombre de suppressions d’emplois. Mais encore trop d’entreprises sont sous pression pour augmenter leur rentabilité, a-t-il regretté. Sans une action forte des pouvoirs publics, d'autres grandes entreprises industrielles pourraient fermer…

Après un point sur les accords de salaire, qui montrent une hausse moyenne de 2,1% pour 2025, sensiblement supérieure à l’inflation, mais en net repli par rapport aux années précédentes, il s’est inquiété d’un nombre d’accords mentionnant le versement d’une prime de partage de la valeur (PPV) également en recul : moins de 20% fin 2024, alors que cette proportion était d’environ 30 % fin 2023 et 40 % fin 2022. Si le salaire doit être un élément d’attractivité de notre branche, c’est aussi par la formation aux compétences et évolution des métiers de demain qu’elle continuera d’attirer des talents et donc de se développer. A cet égard, l’intelligence artificielle, le quantique, la décarbonation et la cybersécurité constituent les clés de l’avenir et les métallos FO ont à cœur d’agir, notamment via les CQPM. Patrice Pauly est ensuite brièvement revenu sur le chantier majeur qu’a constitué le passage à la nouvelle Convention Collective Nationale de la Métallurgie (CCNM).

Il a achevé son propos sur la nécessité de poursuivre les efforts de développement syndical, notamment en misant sur la formation fédérale et la capacité de négociation des métallos, encouragés à participer au plus grand nombre possible de PAP. Le détail des créations de nouvelles implantations (AISC 31, Algimouss, Coliege metalco, JIP 31, Liebherr, deux sites Mecachrome, Rivulis, UUDS Cabin, SIBI 31, SUEZ 31, CIRCET 31, Hensoldt, Matière, Airbus Protect, Air support, AURA aéro, Avia comp, Essilor…) est venu appuyer cette recommandation. « Face à l'instabilité politique actuelle, les syndicats jouent un rôle crucial, a-t-il conclu. Le paritarisme est présent dans les instances ou nous siégeons, mais il est attaqué, alors qu’il est crucial pour la paix sociale. Il est de notre devoir de rester présents pour contrer ces efforts antisyndicaux et faire entendre la voix des salariés. »

Après plusieurs interventions de métallos à la tribune et le renouvellement des instances de l’USM, marqué notamment par le passage de relais au poste de secrétaire entre Patrice Pauly et Brice Donini, le secrétaire général de la Fédération FO de la métallurgie Valentin Rodriguez s’est exprimé en clôture de ce congrès très dense. Se félicitant des bons résultats aux élections professionnelles ainsi que des nouvelles adhésions enregistrées malgré des situations économiques et sociales souvent tendues, il a salué une organisation dynamique et conquérante dans la région. Joignant sa voix à celles des métallos FO pour faire du combat pour la réindustrialisation une priorité, il a rappelé que notre Fédération ne pourrait peser qu’en étant forte. Revenant sur les résultats du cycle de la représentativité 2021-2024, récemment publiés, il a confirmé ce constat déjà ancien que « nous sommes forts, souvent incontournables, là où nous sommes implantés, mais nous manquons d’implantations. » Il a révélé qu’une réflexion de fond était en cours au niveau fédéral, avec l’ambition d’aboutir à un plan de développement d’un nouveau genre, qui devrait être rendu public dans les prochains mois. En attendant, il a martelé la nécessité de rester mobilisés, assurant les métallos FO du soutien de notre Fédération dans leurs actions et leurs revendications, au plus près du terrain comme aux plus hauts niveaux lorsque nécessaire.

 

Le nouveau bureau élu

Le nouveau bureau élu est composé de Brice Donini (secrétaire), Eric Ziegler (secrétaire adjoint), Yves Da Costa (trésorier), Adrien Krikowec (trésorier adjoint), Romain Sansot (archiviste), Luc-Olivier Blanc, Patrick Boucher, Patrick Dunglas, René Lorenzi et Jean-Sébastien Seigné (membres)