Région Parisienne : un congrès pour construire l’avenir

Rédigé le 22/10/2025


Le syndicat général des métallurgistes FO de la Région Parisienne a tenu son congrès dans les locaux de notre Confédération ce 16 octobre. Autour de sa secrétaire Patricia Bocciarelli (également secrétaire fédérale) et de son bureau, ainsi que du secrétaire fédéral Bruno Reynès, ils ont renouvelé leurs instances avant de se pencher sur les ambitions de développement de leur structure.

 

Il a beau se montrer discret, avec ses 120 sections, le syndicat général des métallurgistes FO de la Région Parisienne est la plus grosse structure de notre Fédération. Rien d’étonnant donc à ce que les métallos soient venus nombreux à son 29ème congrès, le 16 octobre. « Nous sommes n°1 dans de nombreux secteurs et dans beaucoup d’entreprises mais les médias en font trop peu état, a considéré Patricia Bocciarelli en introduisant le rapport d’activité. A nous de le faire savoir et de valoriser tout ce que nous obtenons pour les salariés, afin de poursuivre notre développement à leur service. » Martelant la nécessité d’instaurer un rapport de force qui permet d’appuyer les revendications de notre organisation, de l’entreprise à la branche et jusqu’au national, elle a érigé FO en rempart face aux gouvernements et au patronat pour défendre les salariés et leurs intérêts. Pour donner toujours plus puissance à ce rapport de force, elle a exhorté les métallos FO et les équipes syndicales à recourir à l’arme de la formation, que les RH et les autres organisations syndicales utilisent au quotidien. « Avec l’APSAC pour les formations CSE obligatoires, ou avec notre Fédération et nos UD pour tous les autres domaines, se former est un préalable indispensable pour un militantisme efficace et un syndicalisme de haut niveau », a insisté la secrétaire.

Le rempart FO

Dressant le bilan du mandat qui s’achevait, elle s’est réjouie de voir la syndicalisation se poursuivre avec souvent de bons résultats. De Safran à BCA, d’Otis à Renault Trucks ou Essilor, impossible de citer toutes les implantations où notre organisation progresse grâce au travail de terrain des métallos. Patricia Bocciarelli leur a adressé ses plus sincères et chaleureux remerciements, considérant que leur présence et leur implication étaient d’autant plus remarquables que les moyens syndicaux ont durement pâti de la mise en place des CSE. Elle a aussi souligné l’importante part prise par les retraités FO, qui doivent rester une force vive de notre organisation. Elle a rappelé l’aide apportée par le syndicat aux équipes et aux salariés en difficulté, notamment lors de PSE ou de risques de fermetures, qui ont malheureusement émaillé les quatre dernières années. Elle a salué la participation des métallos FO franciliens aux mobilisations qui ont été organisées dans ce cadre, mais aussi aux 14 journées de mobilisation contre la réforme des retraites, ainsi qu’à celles contre l’austérité. Revenant sur l’actualité récente, elle s’est d’ailleurs félicitée de la suspension de la réforme des retraites, faisant valoir que c’était la force de la mobilisation derrière les organisations syndicales en 2023 qui avait permis de l’obtenir aujourd’hui. Enfin, elle a applaudi une autre victoire qui doit énormément à la détermination de FO : l’adoption, la veille, de la disposition supprimant la limite de trois mandats successifs pour les élus du CSE, dans le cadre du projet de loi “portant transposition des accords nationaux interprofessionnels en faveur de l’emploi des salariés expérimentés et relatif à l’évolution du dialogue social”. Notre organisation s’était ardemment battue contre cette limitation et était parvenue à la faire inscrire dans l’ANI du 14 novembre 2024.

Le bureau se renouvelle

C’est ensuite Marc Partouche, secrétaire adjoint sortant, qui a pris la parole pour remercier les métallos FO, alors que ce congrès marquait son départ du bureau du syndicat. Il s’est inquiété de voir les actifs et les retraités toujours plus mis à contribution pour payer les erreurs de la classe politique avant de faire valoir que « ce que certains appellent des avantages sont en réalité des acquis obtenus par nos anciens et qu’il faut absolument défendre ». Face à des politiques qui affaiblissent depuis trop d’années le pays au lieu de restaurer l’industrie forte qui, seule, peut rendre son autonomie à la France, il a appelé à un sursaut pour que, au lieu de favoriser les délocalisations, la sauvegarde de l’industrie tricolore et de ses grands secteurs dépasse les incantations pour devenir réalité. Après le rapport de trésorerie présenté par Christophe Hertz et le point sur les timbres par Philippe Bonnaire, les congressistes ont voté à l’unanimité les rapports d’activité et de trésorerie.

Se différencier et revendiquer

Plusieurs métallos sont ensuite montés à la tribune pour partager réflexions et interrogations. Christope Elui (Safran Gennevilliers) a confié la difficulté éprouvée par son équipe à se distinguer des autres organisations du fait d’un certain manque de visibilité. Charles Menet (retraité Alstom) s’est félicité de la suspension de la réforme des retraites tout en rappelant qu’elle ne valait pas une abrogation que FO devait continuer de revendiquer, s’inquiétant au passage d’une nouvelle mise à contribution de la sécurité sociale dans le projet de budget présenté en Conseil des ministres. Sylvie Galuppo, qui vient de passer son mandat de DSC Otis, a demandé le retour des coordinations ascenseurs et a présenté un tableau préoccupant du secteur, avec de nombreux facteurs de risque tant pour les salariés que les usagers. Une demande appuyée par Miguel Romera (Koné), qui a également fait état des difficultés de syndicalisation dans son entreprise. Cyril Le Roux (Safran Eragny) s’est interrogé sur la nature de l’indépendance politique de notre organisation et ses limites en faisant un retour sur les mobilisations sociales de septembre et octobre et leurs mots d’ordre parfois difficiles à classifier. 

Priorité au développement

Les réponses formulées par Patricia Bocciarelli et Bruno Reynès ont notamment rappelé qu’au-delà de la formation, des valeurs, de l’indépendance politique et de la nature non-catégorielle de FO qui sont autant de facteurs d’attractivité de notre organisation, l’adhésion était d’abord le fruit d’une rencontre. Ce faisant, ils ont souligné l’évidence : sans une solide présence de terrain, aucune progression n’est envisageable. S’est ensuivie une formation sur la thématique « l’IA et ses enjeux pour les CSE », animée par Fayçal Abassi, du cabinet Syncéa. Le congrès s’est achevé par la présentation de la nouvelle application pour smartphone du syndicat, suivie du renouvellement de ses instances et de l’élection de son nouveau bureau, solidement charpenté et prêt pour quatre nouvelles années d’action. C’est le secrétaire fédéral Bruno Reynès qui s’est chargé de la conclusion, alertant les métallos FO sur le léger recul de notre organisation en matière de représentativité. Pour y remédier, notre Fédération déploie le plan de développement AGIR, adopté par la CA fédérale le 26 juin dernier, et dont le secrétaire fédéral a résumé l’essentiel. Il a salué l’état d’esprit des métallos FO franciliens et leur détermination à faire du développement syndical leur priorité.

Le bureau élu

Le nouveau bureau élu est composé de Patricia Bocciarelli (secrétaire), Christophe Hertz (secrétaire adjoint), Philippe Bonnaire (trésorier), Grégory Coulombel (trésorier adjoint) et Samuel Mbangwe (responsable de la communication).