Les métallos FO mosellans se sont retrouvés le 9 octobre dans les locaux de l’Union départementale, à Metz, pour l’assemblée générale de leur USM. Rassemblés autour de leur secrétaire Hervé Juszczak, en présence de la secrétaire fédérale Géraldine Gomiz, de Matthieu Risse pour l’UD57, ainsi que de Christine Auger, secrétaire de l’USM de la Marne, et de Luc Febvre, secrétaire de l’USM des Vosges, ils se sont penchés sur les actions entreprises cette année par leur USM.
Si l’Est poursuit une trajectoire globale d’amélioration sur le front de l’emploi, la Moselle, elle, connaît des difficultés notables, enregistrant les plus mauvais chiffres de la région sur le dernier trimestre 2024. Comme l’a expliqué Hervé Juszczak lors de l’assemblée générale de l’USM, le 9 octobre, la Moselle constitue un territoire stratégique pour la métallurgie du Grand Est. Avec 25 460 salariés (18 % des effectifs régionaux) répartis dans 678 établissements (16 % du total régional), elle se positionne comme le deuxième département métallurgique de la région, derrière le Bas-Rhin. Dominée par le secteur automobile (26 % des effectifs métallurgiques du département), elle est fortement touchée par la mauvaise passe que connaît ce dernier. Pour redresser la tête et naviguer dans cette période de transition économique délicate, « la Moselle devra capitaliser sur son tissu industriel dense et sa position transfrontalière stratégique », a considéré le secrétaire de l’USM.
Il est ensuite revenu sur le dossier du développement syndical et de la représentativité, rappelant que faire grandir FO en Moselle était vital face à la dégradation de l'emploi et des conditions de travail, marquée par des PSE récurrents et le manque de personnel dans de nombreux secteurs. « Développer FO, c'est construire le rapport de force pour maintenir l'emploi, reconquérir certains droits sociaux et en acquérir de nouveau, mais aussi défendre le pouvoir d’achat des salariés, toujours au premier rang de nos revendications, a assuré Hervé Juszczak. Voilà pourquoi il faut assurer la pérennité d'un syndicalisme combatif en Moselle. » Il a rappelé que, avec une audience électorale de 14,9 %, FO se plaçait en troisième position dans le département, et qu’un long chemin restait donc à parcourir. Pour ce faire, il a rappelé la nature et le rôle des USM, ces structures locales mises en place par notre Fédération dans les départements pour en assurer le maillage et coordonner les syndicats, jouant un rôle déterminant dans leur efficacité et leur reconnaissance légale.
Des actions déterminantes
Il s’est ensuite penché sur le travail effectué au sein de la Commission Paritaire Territoriale de Négociation (CPTN) élargie de la Lorraine, où une large partie des négociations sont directement liées à la mise en œuvre de la nouvelle Convention Collective Nationale de la Métallurgie. Au cours de l'année, deux accords majeurs y ont été finalisés. Le premier a porté sur les mesures destinées à renforcer la compétitivité et l'attractivité de la métallurgie régionale face aux défis des mutations technologiques et du renouvellement générationnel. Le deuxième a permis de relever la valeur du point (qui sert de base au calcul de la prime d’ancienneté) et de défendre la prime de vacances. Un point a également été fait sur l’activité de la Commission Paritaire Régionale de l'Emploi et de la Formation (CPREFP) Grand Est de la Métallurgie, où siège notre organisation. Avant d’achever son propos sur la formation syndicale et la nécessité de bien se former pour pratiquer un syndicalisme efficace, Hervé Juszczak a déploré que le soutien apporté par l’USM et les métallos FO mosellans à l’entreprise Micronmax n’ait pas permis de sauver cette dernière. Il a pu, en contre-point, saluer l’intervention décisive de notre organisation auprès de l’équipementier automobile Baomarc, qui a contribué à sortir la société de l’ornière.
Un agenda chargé
Mathieu Risse a détaillé, au nom de l’UD57, l’actualité de la Moselle, revenant entre autres sur les récentes mobilisations sociales. Géraldine Gomiz s’est exprimée en clôture des travaux de l’assemblée générale pour faire le point sur les dossiers mobilisant notre Fédération au plan national. Elle est notamment revenue sur le combat mené par FO Métaux pour la réindustrialisation de la France, mais aussi sur la conditionnalité des aides publiques. Notre Fédération le revendique de longue date : ces aides devraient être accordées en échange d’engagements clairs sur l’emploi, les salaires, l’investissement productif et la transition écologique. Malheureusement, aucun gouvernement n’a, jusqu’à présent, eu le courage politique de mettre en place cette conditionnalité, préférant maintenir des dispositifs sans véritables contreparties. Plus largement, elle a rappelé le message de FO Métaux : « il n’y a pas de souveraineté sans industrie, ni d’industrie durable sans reconnaissance du rôle des femmes et des hommes qui la font vivre au quotidien ».
La secrétaire fédérale a ensuite passé en revue les sujets sur lesquels se déroulent actuellement des négociations de branche : l’épargne salariale, le handicap et bientôt les SMH (salaires minimaux hiérarchiques). Enfin, elle a abordé la question du développement syndical au travers du plan AGIR, officiellement lancé par la CA fédérale de juin dernier. Ce nouveau dispositif vise à renforcer notre présence dans les grandes entreprises à dimension internationale, où nous sommes encore peu implantés, mais aussi à soutenir le développement de nos équipes existantes, notamment dans le troisième collège.
« AGIR, c’est une dynamique de conquête et de structuration au service de notre représentativité et de notre efficacité syndicale », a fait valoir Géraldine Gomiz. Elle a achevé son intervention sur le plan d’action des USM de la région Grand Est, désormais décliné par département, avec des objectifs concrets de développement, de proximité et de renforcement du maillage territorial. « Ces combats sont tous liés, a-t-elle conclu : ils traduisent notre volonté de placer l’humain au cœur du progrès économique et social. C’est ensemble, avec détermination et cohérence, que nous ferons vivre ces ambitions sur tous les territoires.



