Les métallos FO du groupe sidérurgique se sont retrouvés le 26 septembre en coordination dans les locaux de notre Fédération. Rassemblés autour de leur RSN Sylvain Ibanez et du secrétaire fédéral Paul Ribeiro, ils sont revenus sur la périlleuse situation de l’entreprise et du secteur, alors qu’une année électorale est sur le point de s’ouvrir.
Comment grandir dans un groupe qui semble rétrécir ? Cet apparent paradoxe a constitué l’axe autour duquel se sont déroulés les travaux de la coordination ArcelorMittal du 26 septembre. L’année 2026 sera celle des élections professionnelles dans l’ensemble des sites français du sidérurgiste, et s’y préparer figure au premier rang des priorités des métallos. Ils ont choisi d’inscrire l’événement dans une approche globale des problématiques, prenant en compte tant leurs opérations de développement que le contexte économique, industriel et social très particulier du groupe.
Voilà plusieurs mois que les salariés d’ArcelorMittal vivent au rythme des PSE, qui n’épargnent aucune activité et dont tous redoutent les suivants. Face à une concurrence internationale de plus en plus forte, combinée à un renforcement des normes environnementales qui ont pour effet, notamment, d’alourdir les coûts en Europe et en France, notre organisation a appelé à un moratoire, a rappelé Paul Ribeiro.
Cohérence et volonté
Pour le moment, la seule méthode que semble privilégier ArcelorMittal pour se conformer aux normes environnementales est… de diminuer ses capacités de production dans notre pays et d’investir à minima dans des fours électriques qui, tous les experts le savent, ne compenseront pas ce qui est perdu avec l’arrêt des installations classiques. Pour notre organisation, c’est absolument inacceptable ! « Alors que la Chine est à l’offensive avec une efficacité redoutable, au-delà de règles, de contraintes et d’un modèle de société différents, pourquoi ne sommes-nous pas capables de résister réellement ? s’est interrogé le secrétaire fédéral. Ce manque de cohérence et de volonté politique est payé au prix fort par les salariés et notre industrie ! »
D’autant que derrière les fermetures, rien ne dit que les produits dont la fabrication n’est plus possible en France, tel que le chrome VI, ne repasseront pas les frontières nationales par le biais d’importations en provenance de pays bien moins scrupuleux. Pour FO Métaux, il ne faut pas abdiquer et renoncer à un pilier de notre souveraineté industrielle et économique, car le jour où la sidérurgie se résumera à une poignée de pays, ces derniers seront libres de toute entrave, et probablement pas pour le bien du plus grand nombre. La concurrence avec la Chine et l’Inde n’a pas de fondement technologique : elle repose avant tout sur la masse salariale et les conditions qui lui sont faites. Dans cette bataille aux prises avec le moins disant social, on ne peut plus accepter que ce soit toujours aux salariés que soient demandés les efforts, tandis la déréglementation et les politiques libérales qui ont conduit à cette situation ne sont jamais remises en cause.
Un plan ambitieux
« Attention, prévient le secrétaire fédéral : s’il n’est pas question de tourner le dos à l’ambition écologique, elle ne doit pas devenir le prétexte au sacrifice, ni à l’aveuglement. » Et de rappeler que la Chine, avec son milliard de tonnes d’acier annuellement produit, obtient plus d’effets en réduisant ses émissions de CO2 de seulement 1 % que la France en les diminuant de moitié sur les 12 millions de tonnes d’acier qui sortent chaque année de ses installations.
Face à cette situation, renforcer le poids et la présence de notre organisation est donc particulièrement important. Sur plusieurs entités, se battre contre les plans sociaux a été d’autant plus difficile que FO n’était pas forcément présente ou représentative. « Nous devons nous développer sur cette conviction que nos analyses, nos positions et nos revendications sont les meilleures pour garantir un avenir à l’industrie et à ses salariés, a martelé Paul Ribeiro. Réaliser un maillage complet du périmètre France et devenir n°1 n’est pas une fin mais un moyen : celui d’apporter partout des solutions et de peser efficacement pour les faire appliquer. » Dans cette optique, les métallos ont fait le point sur le plan de développement, en continuité avec la fin du dernier cycle électoral dans le groupe (qui a abouti à une progression de 2,8 %), et qui va leur permettre de préparer des listes sur l’ensemble des sites du groupe. Les discussions ont également porté sur le renouvellement des équipes, leur rajeunissement, leur féminisation et l’impérieuse nécessité de conquérir le troisième collège. Animés par une volonté à la hauteur de leurs ambitions, les métallos FO sont déterminés à faire de 2026 une grande année.