Les métallos FO du Nord se sont réunis le 6 juin à Lille, dans les locaux de l’Union départementale, pour l’assemblée générale de leur USM. Rassemblés autour de leur secrétaire Gaylord Sourmail et de son bureau, en présence du secrétaire fédéral Olivier Lefebvre et de la secrétaire générale de l’UD59 Audrey Dujardin, ils ont fait le bilan de l’année écoulée avant de placer celle à venir sous le signe du développement syndical.
Négociation. S’il fallait un mot pour résumer le cœur de l’activité de l’USM du Nord ces derniers mois, ce serait celui-là. Comme le secrétaire Gaylord Sourmail l’a montré dans son rapport d’activité, les métallos FO du Nord n’ont pas chômé en ce domaine, qui s’inscrit dans l’ADN de notre organisation. C’est bien évidemment au domaine salarial qu’une bonne partie de leur énergie a été consacrée, ce qui n’a rien d’étonnant, le département ayant été couvert par plusieurs conventions collectives territoriales avant la mise en place de la convention collective nationale de la métallurgie. Sur Dunkerque, les négociations ont permis de faire passer la valeur du point de 5,15 € à 5,30 €, un niveau jugé "assez exceptionnel", la moyenne nationale étant à 5,28 €. Sur Valenciennes et Maubeuge, où les valeurs du point sont trop basses, les métallos FO ont adopté une stratégie sur le temps pour rattraper le national. Ils ont décroché une augmentation de la valeur du point de 4,46 € à 4,60 €, avec une promesse d'atteindre au moins 5 € d'ici 2028, soit une augmentation annuelle de 0,07 à 0,10 €. Sur Maubeuge, les discussions ont été plus difficiles et ont abouti à faire passer le point de 4,70 € à 4,80 €, avec pour ambition d’atteindre la barre des 5 € d’ici 2027 (ce qui représente une augmentation globale de 8 % sur 24 mois). Sur la prime de vacances, FO a arraché 10 € de plus et a réitéré son refus de geler la prime tant que la valeur du point n'atteindrait pas 5 €. « En cas de blocage, a révélé Gaylord Sourmail, nous avons une stratégie de réponse graduée qui a déjà démontré son efficacité. »
L’assemblée générale a également fourni l’occasion de faire le point sur plusieurs dossiers juridiques en cours mais aussi sur le développement syndical, notamment avec le projet d’implantation au sein de la gigafactory Verkor et l’ambition d’y devenir n°1. Des contacts ont d’ailleurs déjà été établis avec des anciens d'Ampère et Dillinger et une stratégie mixte de tractage et d'approche discrète sera privilégiée. Une distribution des tracts était prévue pour début juillet, afin de rencontrer les équipes sur place. Gaylord Sourmail a conclu en incitant les métallos FO à suivre le cursus de formation fédérale et a relayé l’intérêt exprimé par les militants quant à une formation spécifique d’une journée sur la nouvelle Convention Collective Nationale de la Métallurgie. La secrétaire de l’UD59 Audrey Dujardin a ensuite pris la parole pour saluer les bons liens qui unissent l’USM et les métallos FO à l’Union départementale, avant de livrer une présentation large de la situation économique et sociale du département.
Après l’adoption des nouveaux statuts, tels que définis par la feuille de route des USM de 2023, Olivier Lefebvre est intervenu pour évoquer la situation industrielle du département, soulignant à plusieurs reprises le fort potentiel de développement du territoire. Il a applaudi le projet d’implantation chez Verkor, soulignant la nécessité de planter des graines FO en vue des élections professionnelles à venir dans chaque nouveau site industriel. A cet égard, il a rappelé le rôle des USM dans le développement, mais aussi dans l’animation et la coordination des activités des métallos FO. Il a ensuite élargi son propos à l’industrie nationale, s’inquiétant d’une offensive chinoise dans de nombreux secteurs, au premier rang desquels l’auto et la sidérurgie, où notre organisation demande un moratoire. Puis, après avoir rappelé nos positions sur la conditionnalité des aides publiques, l’urgence de favoriser des contenus locaux dans les productions et le réalisme qui commande de ne plus tourner le dos au protectionnisme, il a détaillé l’agenda des négociations en cours et à venir avec l’UIMM. Il a achevé par un focus sur l’automobile, filière qui tient bien la route dans le Nord, et s’est réjoui des perspectives qu’elle offre en termes d’activité et d’emploi.