ArcelorMittal Saint-Chély-D’apcher : petits mais costauds

Rédigé le 13/06/2025


Les métallos FO du site lozérien d’ArcelorMittal se sont retrouvés pour l’assemblée générale de leur syndicat le 12 juin. Réunis autour de leur secrétaire Christophe Poirié, en présence du secrétaire fédéral Paul Ribeiro, du DSC ArcelorMittal Méditerranée David Thourey et du RSN Sylvain Ibanez, ils se sont penchés sur les spécificités de l’implantation et ses perspectives, ainsi que sur le développement de FO.

Avec ses 200 salariés, le site ArcelorMittal de Saint-Chély-D’apcher constitue l’une des plus importantes implantations industrielles de Lozère. Mais aussi l’une des plus singulières, tant ses particularités le rendent uniques. L’assemblée générale du 12 juin a permis aux métallos FO de le rappeler : le site est presque autonome sur le plan énergétique, puisqu’il produit sa propre hydroélectricité. Un atout majeur en ces temps de transition énergétique et environnementale. Paradoxalement, cette usine spécialisée dans les aciers pour moteurs électriques voit, malgré cet avantage, son empreinte carbone s’assombrir, du fait d’un recours croissant au transport routier. Elle dispose pourtant d’un accès au réseau ferré, mais les quelques kilomètres de rails qui le relient aux voies principales tombent en ruines, et aucun acteur public ne veut aider au financement de leur réfection. « Le cas de Saint-Chély-D’apcher est emblématique des lacunes dans les politiques d’aménagement du territoire, constate Paul Ribeiro. On pourrait frôler la neutralité carbone si quelques millions d’euros pouvaient être investis… Faute des fonds nécessaires, il faut donc se réjouir de la proximité de l’A75, sans laquelle le site serait en bien mauvaise posture. »

Heureusement, pour veiller à la bonne marche du site et préparer son avenir, les salariés peuvent compter sur notre organisation. Avec plus de 30 % des voix aux dernières élections professionnelles, FO Métaux a pris la première place syndicale et bénéficie de la bonne dynamique que l’équipe FO a su mettre en place. Au-delà des bons chiffres de la représentativité, le syndicat enregistre des adhésions et peut se targuer d’attirer aussi de jeunes salariés et des femmes. Parmi les dossiers qui pourraient encore faire progresser notre organisation, Christophe Poirié a pointé la mise en place des classifications dans le cadre du déploiement de la nouvelle convention collective nationale de la métallurgie, sur lesquelles beaucoup reste à faire.

Félicitant les métallos FO pour leur énergie et leur ardeur, Paul Ribeiro a rappelé que l’importance d’un site ne dépend pas obligatoirement de sa taille, et que mêmes les plus petits pouvaient servir d’exemple. Abordant plus largement la situation de la sidérurgie, il a rappelé que le premier geste écologique à portée d’ArcelorMittal était de permettre aux sites existants de faire ce qu’ils savent faire, sauf à vouloir encourager l’acier à faire le tour du monde à chaque étape avant d’arriver chez le client final en faisant exploser tous les bilans carbone. Au-delà, il a vanté la cohérence du discours de notre organisation, notamment lorsqu’il rappelle à tous que la compétence et le travail, ainsi que la solidarité et l’interdépendance forment le socle de notre modèle social. « Continuons à tenir le langage de vérité qui a toujours été le nôtre, a conclu le secrétaire fédéral. Dans chaque situation ou problématique, n’occultons jamais ni le bon ni le mauvais, et continuons à incarner ce qui fait la singularité de notre voix. »