FO Métaux a pris part au Congrès IndustriALL à Sydney pour porter une voix claire : la transition écologique ne réussira ni contre l’industrie ni sans les salariés. Nous sommes venus rappeler une évidence trop souvent oubliée dans les cénacles lointains : les ouvriers, techniciens et ingénieurs ne sont pas le problème, ils sont la solution. À Sydney, nous avons réaffirmé notre attachement à une politique industrielle européenne qui conjugue souveraineté, innovation et justice sociale.
Sur le fond, notre message est simple. L’Union européenne s’impose des normes environnementales parmi les plus exigeantes au monde. Nous ne le contestons pas : c’est un choix de civilisation dont nous pouvons être fiers. Mais lorsque ces normes deviennent si écrasantes qu’elles étranglent nos sites, nos savoir-faire et nos emplois, tout en laissant entrer sur le marché des produits importés, souvent plus carbonés, la transition vire à l’absurde. On ferme des ateliers propres ici pour importer des biens fabriqués au charbon là-bas : écologiquement incohérent, socialement dévastateur, économiquement suicidaire.
À Sydney, FO Métaux a plaidé pour un vrai « level playing field ». Cela veut dire des règles identiques pour tous ceux qui vendent sur le marché européen, des contrôles effectifs aux frontières, une traçabilité crédible, et des mécanismes correcteurs qui tiennent compte de l’empreinte carbone réelle des produits importés. Cela veut dire aussi accompagner nos filières dans la durée : investissements, énergie à prix compétitif, commande publique orientée vers la production locale, formation et reconversion sécurisées par des droits. La transition doit d’abord être un projet de travail bien fait, pas un concours de vertu désindustrialisante.
Nous avons également rappelé que l’acceptabilité sociale n’est pas un slogan. Elle se construit par la négociation, l’anticipation et la protection des parcours professionnels. Les salariés savent faire évoluer les procédés, améliorer l’efficacité énergétique, inventer des solutions : encore faut-il qu’on leur en donne les moyens, qu’on cesse de les placer en concurrence déloyale avec des produits qui ne respectent ni nos normes ni nos exigences démocratiques. L’Europe ne sauvera pas le climat en externalisant ses émissions et en sacrifiant ses usines.
De Sydney, nous revenons déterminés et rassemblés avec nos partenaires internationaux : pour une transition qui réduise réellement les émissions, protège l’emploi industriel, et renforce la souveraineté productive du continent. L’avenir ne se délocalise pas ; il se construit, à l’atelier, au bureau d’études et dans la négociation.
Tous unis pour un avenir juste.