Coordination Safran : de la résilience à la croissance

Rédigé le 19/09/2025


Coordination Safran : de la résilience à la croissance

Les métallos FO des différentes sociétés et implantations du groupe Safran se sont retrouvés pour leur grande coordination annuelle les 11 et 12 septembre à Lège Cap Ferret (Gironde). Autour de l’équipe de coordination emmenée par Daniel Barberot, en présence du secrétaire général de la Fédération FO de la métallurgie Valentin Rodriguez, du secrétaire fédéral Edwin Liard, ils ont fait le point sur la situation du groupe et du secteur aéronautique et ont longuement échangé sur une problématique cruciale pour notre organisation : le développement syndical.

Depuis le dernier congrès fédéral, à Amiens en juin 2024, la question du développement a pris une place de premier plan au sein de notre organisation, et les métallos FO du groupe aéronautique Safran se sont pleinement saisis de cette problématique, comme l’a montré leur coordination des 11 et 12 septembre, en grande partie consacrée à ce dossier. Le coordinateur Daniel Barberot l’a rappelé à tous : FO a bien failli perdre sa représentativité lors du cycle 2012-2016. Tout s’est joué sur une centaine de voix et les métallos FO en ont conservé une « insatiable envie de se développer », entreprise dans laquelle la Fédération a apporté toute son aide.

Depuis la dernière coordination, ils ont continué d’engranger les bons résultats. Ainsi, FO est devenue n°1 chez Safran AI, la toute nouvelle pépite du groupe, spécialisée dans l’intelligence artificielle. Même performance spectaculaire à saluer sur Safran Trusted 4D, leader mondial des horloges atomiques, où les métallos ont remporté 100 % des voix. Sur SAE Commercy, la section syndicale renaît de ses cendres et part à la conquête des urnes. « Sur le reste du groupe, la dynamique est bonne et il faut tout faire pour l’entretenir et l’amplifier », a fait valoir Daniel Barberot. 

De nouveaux succès 

Se réjouissant du choix de la France pour la nouvelle usine de production de freins carbone aéronautiques, près de Lyon, pour la division SLS (affaire dans laquelle FO a su peser en intervenant aux plus hauts niveaux), il a également salué la pose de la première pierre, à Rennes, d’un futur site de fabrication et réparation d’aubes de turbines pour les moteurs LEAP et le Rafale. La croissance du groupe s’est aussi illustrée à travers le rachat par la division SED de Collins Aerospace et ses 4 000 salariés dans le monde, dont 1 000 en France, avec deux nouveaux sites à Vernon et Saint-Ouen-l'Aumône dans le Val-d’Oise. Les équipes FO ont su se saisir immédiatement de nouvel enjeu de développement syndical en parvenant à implanter très rapidement notre organisation dans ces deux établissements.

Après une présentation du copieux programme de négociations chez Safran et des accords qui ont pu être signés (sur le dialogue social, sur la conciliation vie pro/vie perso), ceux qui ne l’ont pas été (le décevant « excellence & compétence ») et ceux qui sont encore sur la table (l’épargne salarial avec l’accord PEG Climat), l’équipe de coordination est revenue sur le plan de développement qu’elle a initié. Privilégiant une présentation dynamique, entre quiz et échanges avec les militants pour recueillir leur avis, la coordination a pu exposer et voir adopter ses réalisations dans le domaine de la communication ainsi qu’une série de fiches pratiques. Il a également été décidé qu’en termes de positionnement, FO ne serait plus seulement le syndicat de la fiche de paie, mais aussi celui des dossiers financiers et de la prévoyance (sujets sur lesquels les métallos FO sont par ailleurs bien informés). « Notre volonté est d’être reconnus comme experts sur ces sujets, pour apporter un service dont les salariés sont chaque jour plus demandeurs, notamment chez les cadres », a expliqué Daniel Barberot.

Questions stratégiques

Ce dialogue nourri entre la salle et la coordination sur les attentes de chacun a aussi montré que sans plan de développement, il était presque impossible d’avancer. Les métallos se sont fixé comme objectif de gagner 3 %, soit 1 000 voix, au prochain cycle électoral. Pour y parvenir FO, dont la force est incontestable sur les petits sites, va mettre les bouchées doubles sur ses points faibles : les grandes structures et les sièges sociaux des différentes divisions de Safran. Un point sur la formation est venu compléter les échanges. Les coordinateurs sont revenus en particulier sur la possibilité dont disposent les métallos FO d’avoir des salariés non encartés pendant une journée complète sur le module fédérale « accueil ». Ce type de rencontres, de l’avis général, constitue une aide précieuse pour les salariés et offre également aux métallos FO l’opportunité de mieux cerner leurs besoins, comme la demande récurrente sur l’explication des accords d’entreprise, et d’y répondre. C’est aussi, souvent, l’occasion d’en convaincre plusieurs de rejoindre FO…

Le cabinet Syncéa est ensuite intervenu sur les enjeux stratégiques de l’entreprise, vu au travers de la méthode « anti-fragile », en compagnie de son concepteur, François Cazals. La grille d’analyse et de préconisations se veut novatrice et propose de concevoir une stratégie qui intègre pleinement l’instabilité, caractéristique majeur de la période actuelle pour l’industrie. Entre brutalisation croissante des relations internationales et tendances lourdes (crise démographie, changement climatique…), il faut parvenir à identifier des éléments constituant des opportunités autant que des points d’appui sur lesquels fonder la résilience. Tout l’objet de la présentation était de décliner la méthode en l’adaptant au groupe Safran.

Agir à tous les niveaux

Edwin Liard a effectué une brève mise au point concernant la filière aéronautique, tant dans son activité que ses perspectives, sans oublier les défis qu’elle doit relever à court et moyen terme, en particulier sur les montées en cadence et les recrutements. Il a assuré les métallos du soutien et de la capacité d’intervention de la Fédération à tous les niveaux pour défendre l’industrie et ses salariés.  Valentin Rodriguez a clôt les travaux de la coordination par un point sur l’actualité nationale de notre organisation ainsi que sur la situation économique. Il a rappelé que la victoire remporté par notre organisation quant à la fin de la limitation à trois du nombre de mandats syndicaux successifs attendait toujours d’être traduite dans la loi, achèvement qui a pris du retard avec la chute du gouvernement Bayrou, venu perturber l’ordre du jour de l’Assemblée nationale.

 

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