Le secrétaire général de FO Métaux, Valentin Rodriguez, accompagné de la secrétaire confédérale Patricia Drevon, a été auditionné le 15 mai par la commission d'enquête de l'Assemblée nationale sur les freins à la réindustrialisation de la France. Cette intervention a permis à la Fédération d’exposer avec force ses propositions pour relancer notre industrie sur des bases solides, durables et souveraines
Protéger nos industries stratégiques face à une concurrence déloyale
Valentin Rodriguez a d’abord dénoncé les effets délétères d’une mondialisation sans règles, qui expose nos industries à des distorsions de concurrence majeures. Le cas d’ArcelorMittal a été cité en exemple : cet acteur majeur de la sidérurgie subit de plein fouet la concurrence de pays aux normes sociales et environnementales bien moins exigeantes, ce qui fausse les règles du marché. Pour FO Métaux, il est urgent de mettre en place des mécanismes de protection efficaces, des dispositifs anti-dumping réellement contraignants. Il ne s’agit pas de céder à un protectionnisme archaïque, mais de garantir la justice économique.
Conditionner les aides publiques à des engagements concrets
FO Métaux ne s’oppose pas par principe aux aides publiques accordées aux entreprises. Mais celles-ci doivent être conditionnées à des contreparties claires et pousser les entreprises à agir en responsabilité. La Fédération plaide pour que tout soutien financier de l’État — subventions, allègements fiscaux, prêts bonifiés — soit assorti d’engagements précis et vérifiables : maintien de l’emploi, investissement dans les outils de production, formation… Le cas d’ArcelorMittal est cette fois encore emblématique : malgré plusieurs aides publiques destinées à moderniser les sites, les engagements en matière de maintien d’activité sont restés flous, comme en témoigne la situation des sites de Florange et Dunkerque.
Une transition écologique à hauteur d’homme et de territoire
La Fédération défend une transition écologique ambitieuse mais réaliste. Certaines normes environnementales — aussi légitimes soient-elles — doivent faire l’objet de moratoires, afin de ne pas condamner des sites industriels avant même qu’ils aient eu les moyens de se transformer. Notre organisation propose une approche progressive, fondée sur des plans de transition concertés, afin de concilier exigences environnementales, maintien des capacités industrielles et emplois de qualité.
Donner toute sa place au dialogue social
La réindustrialisation ne pourra pas se faire sans les femmes et les hommes qui font vivre l’industrie au quotidien. C’est pourquoi FO Métaux demande une véritable reconnaissance du rôle des instances représentatives du personnel dans les processus de transformation industrielle. Le dialogue social ne doit pas se limiter à un exercice de communication a posteriori, mais devenir un véritable levier de co-construction des décisions industrielles.
Redéfinir la compétitivité
FO Métaux appelle à élargir la notion de « compétitivité » au-delà du seul coût du travail. La performance industrielle repose aussi sur l’investissement, l’innovation, la formation des salariés et la stabilité des chaînes de valeur. Dans de nombreux sites, les salariés français démontrent chaque jour leur savoir-faire et leur capacité d’adaptation. Encore faut-il leur donner les moyens d’exprimer ce potentiel.
Réconcilier les jeunes avec l’industrie
FO Métaux a réaffirmé la nécessité de revaloriser l’image de l’industrie auprès des jeunes générations. Cela passe par une reconnaissance salariale à la hauteur des qualifications, mais aussi par des conditions de travail compatibles avec les aspirations d’aujourd’hui : équilibre entre vie professionnelle et personnelle, possibilités d’évolution, reconnaissance des compétences. La formation, initiale comme continue, doit être repensée pour répondre aux besoins des métiers industriels en tension, créer des passerelles mais aussi garantir des parcours professionnels lisibles et attractifs. En conclusion, Valentin Rodriguez a rappelé devant les députés que la réindustrialisation n’est pas un simple slogan. C’est une nécessité stratégique pour garantir notre souveraineté économique, nos emplois et le maintien du tissu social dans nos territoires. FO Métaux continuera à porter ses propositions, sur le terrain comme dans les instances, dans une démarche réformiste, responsable et exigeante.