Basse-Indre : l’industrie sidérurgique refuse le sacrifice

Rédigé le 17/09/2025


Concilier défense de l’industrie et environnement, tel est le credo de FO Métaux, dont une délégation conduite par son secrétaire général Valentin Rodriguez était ce 16 septembre en région des Pays de la Loire pour porter ce combat


L’industrie n’est pas l’ennemie du climat, mais son meilleur allié.

Cette conviction, la Fédération FO de la métallurgie en a fait l’un de ses principaux messages, qu’elle entend porter à tous les niveaux, auprès de tous les acteurs concernés. Hier, c’est à Nantes, avec la présidente de la région des Pays de la Loire, Christelle Morançais, que notre organisation l’a fait. Conduite par le secrétaire général FO Métaux Valentin Rodriguez, une délégation composée du secrétaire fédéral Paul Ribeiro, du secrétaire de l’USM de Loire-Atlantique Sylvain Hérisson et du délégué syndical Laurent Boutin (du site ArcelorMittal de Basse-Indre) a rencontré la responsable politique pour évoquer la question des normes environnementales et sanitaires supranationales, ainsi que l'inefficacité de certains excès en matière de protection de l'environnement, avec des conséquences parfois dramatiques sur l'industrie, les emplois, le lien social et la souveraineté de notre pays. 

 

Terre d’industrie, la Loire-Atlantique est aussi l’une de celles où la sidérurgie et ses salariés souffrent, en particulier sur le site ArcelorMittal de Basse-Indre, dont la situation a constitué le fil rouge des échanges. Avec la directive européenne REACH sur le chrome VI, a expliqué Paul Ribeiro, c’est une menace à très court terme que le site fait face, et avec lui près de 500 emplois directs et indirects pour un impact terrible sur tout un bassin d’emploi. « Le drame industriel, social et humain auquel nous risquons d’assister est d’autant plus inacceptable que cette directive ne date pas d’hier et que ne pas préparer Basse-Indre aux nouvelles normes résulte d’un choix clair, qui n’est pas celui de l’industrie dans notre pays et de ses salariés. »

 

Le site sidérurgique risque bel et bien d’être sacrifié au nom d’une logique pour le moins paradoxale : interdire une production vertueuse en France, qui serait contrôlée pour son respect de règles environnementales et sociales solides, pour ensuite importer les mêmes produits de pays sans règlements, ni contrôles ou même normes ; une problématique que l’on retrouve plus largement dans la sidérurgie lorsque l’on parle d’émissions de CO2 et que notre organisation a puissamment portée au début de l’été lors d’auditions devant l’Assemblée nationale et le Sénat.

 

« Derrière le suicide collectif imposé à Basse-Indre, c’est aussi une concurrence de modèles de société à laquelle nous sommes confrontés, dénonce Paul Ribeiro. Alors qu’en cette période la notion de souveraineté nationale occupe le devant de la scène, n’oublions pas que l’industrie ne se résume pas à de simples produits. Ce sont aussi des emplois, des impôts et du pouvoir d’achat qui profiteront à terme à d’autres pays si nous ne mettons pas fin à la lâcheté politique sur ce dossier, qui s’inscrit malheureusement pour l’industrie dans une longue série. »