Les métallos FO de l’équipementier automobile Valeo se sont retrouvés en nombre à la Fédération les 3 et 4 avril pour leur coordination. Rassemblés autour du coordinateur Bertrand Bellanger, en présence du secrétaire général de la Fédération FO de la métallurgie Valentin Rodriguez et du secrétaire fédéral Olivier Lefebvre, ils sont revenus sur les difficultés que rencontre l’équipementier et le travail mené par notre organisation sur l’ensemble de ses sites.
La coordination Valeo des 3 et 4 avril était de celles qui impressionnent, tant par le nombre de participants –ils étaient plus de 40– que par la taille du programme de travail. Cette réunion était malheureusement aussi la dernière pour plusieurs délégués, du fait de la vague de PSE en cours chez Valeo. C’est d’ailleurs par ce dossier que se sont ouverts les débats. Entre la fermeture des sites de La Suze-sur-Sarthe et du centre de R&D de La Verrière (Yvelines), et les licenciements ou départs volontaires sur Reims (Marne), Sainte-Florine (Haute-Loire), l’Isle-d’Abeau (Isère) et Laval (Mayenne), ce sont près de 1 000 emplois qui disparaissent chez Valeo en France, n’épargnant pas les métallos FO. Pourtant, la coordination a aussi illustré le dynamisme de notre organisation chez l’équipementier automobile, puisque c’était la première participation pour presque un tiers des présents, du fait du renouvellement constant des équipes syndicales. « Nous continuons de progresser au plan syndical malgré la réduction du périmètre », s’est réjoui Bertrand Bellanger.
Les échanges ont ensuite porté sur les conséquences de la fusion de deux sociétés juridiques, Valeo Equipements Electriques Moteur (VEEM) et Valeo Systèmes Contrôle Moteur (VSCM), qui deviennent la plus grosse entité du groupe. C’est notamment en nombre de sièges au comité européen et au comité de groupe que les effets de l’opération vont se faire sentir, comme l’a évoqué Yann Le Pêcheur, représentant FO au comité européen. Le sujet a également été l’occasion de faire le point sur les subtilités électorales pour les nouveaux venus, ainsi que sur le fonctionnement de la coordination et le lien fort qu’elle établit entre les équipes locales et l’échelon fédéral, qui fait la force et la cohésion des métallos FO Valeo. Dans le domaine de la communication, il a profité de l’occasion pour présenter et vanter les qualités de l’application FO Métaux pour smartphone, encourageant tous les métallos à la télécharger et à se l’approprier. Le coordinateur a rappelé l’importance, pour les syndicats, de tenir leur assemblée générale avec une régularité irréprochable, car il s’agit d’un critère impératif de représentativité que nul ne peut ignorer à l’approche des élections professionnelles. La question du développement syndical et de la nécessité d’amener de nouveaux adhérents à rejoindre FO a évidemment été abordée et fera prochainement l’objet d’actions spécifiques.
Les métallos FO se sont penchés avec une attention toute particulière sur la commission handicap Valeo, qui compte des représentants et des référents FO sur la quasi-totalité des sites français, et dont deux sont également membres du Groupe Réseau Handicap (GRH) mis en place la secrétaire fédérale Géraldine Gomiz (elle-même issue de Valeo). « En mutualisant nos informations, nous favorisons une synergie d’action plus qu’utile sur cette thématique de progrès social et humain », a souligné le coordinateur. Flavien Bilquez, en charge de l’APSAC, et Eric Chauvirey, formateur fédéral, sont ensuite intervenus sur la thématique de la formation fédérale. Vantant la souplesse du dispositif de formation fédérale et sa capacité à proposer du sur-mesure aux équipes, ils ont insisté sur sa complémentarité avec l’APSAC, spécialisée notamment dans les formations obligatoires à destination des élus CSE et CSSCT.
Ils ont ensuite pu suivre en visioconférence l’intervention d’Olivier Pascot, qui coordonne le Groupe de Travail Automobile (GTA) de notre Fédération (dont Bertrand Bellanger et Eric Chauvirey sont membres). La crise automobile qui frappe l’Europe était au centre du propos. Relatant les travaux et axes de réflexion du GTA, Olivier Pascot rappelé la position de FO : les mesures de protection dans le domaine de l’automobile ne doivent pas concerner les seuls constructeurs mais s’étendre aux équipementiers, maillons vitaux de cet écosystème industriel mais aussi acteurs incontournables de son renouveau. Le secrétaire fédéral Olivier Lefebvre, qui a enrichit de ses interventions la plupart des thèmes traités par la coordination, s’est ici exprimé plus longuement pour dévoiler, dans la même optique, la confection en cours d’une tribune qui fera connaître largement une revendication FO : il faut parvenir à ce que l’assemblage des véhicules en Europe soit réalisé avec 75 % de pièces produites localement, afin de garantir le maintien de l’activité des sites sur le vieux continent. La direction du groupe, que notre organisation a souvent rencontrée, est d’ailleurs sur cette ligne défendue de longue date par FO, a-t-il révélé. Cette revendication sera portée tant au niveau du groupe Valeo que dans l’ensemble du secteur automobile via la Fédération et au plan européen au travers d’IndustriALL European Trade Union.
Valentin Rodriguez a complété les travaux denses et dynamiques de la coordination par un point sur l’actualité nationale. Après avoir évoqué les rencontres avec le ministre de l’Industrie et les interventions de notre organisation aux plus hauts niveaux pour défendre les emplois et les entreprises, il a expliqué les positions fédérales sur l’épineux dossier des retraites et du conclave qui y était consacré. Il a conclu avec le dialogue social et les difficultés d’interprétation qui opposent notre Fédération et l’UIMM concernant l’assiette d’appréciation des minimas salariaux, et qui a fait l’objet d’une circulaire fédérale très appréciée.