Handicap : Quand inclusion rime avec engagement

Rédigé le 02/04/2025


Vingt ans après la loi de 2005 sur le handicap, les salariés en situation de handicap sont toujours au cœur du dialogue social. Dans les entreprises, des élus de CSE et délégués syndicaux FO, eux-mêmes parfois touchés directement, voire indirectement par une situation de handicap, démontrent que cette réalité peut être une force pour la représentation collective. FO Métaux ne manque jamais d’initiative sur ce sujet et multiplie les actions en faveur de l'inclusion, notamment avec la création d'un Groupe Réseau Handicap sous l'impulsion de Géraldine Gomiz, secrétaire fédérale. Celle-ci souligne l'importance d'une double culture syndicale et du handicap en entreprise pour permettre aux travailleurs en situation de handicap d'exercer des mandats syndicaux. À travers leur engagement, ils revendiquent des aménagements adaptés, une reconnaissance accrue et un accès plus équitable aux responsabilités syndicales.

Un engagement accessible mais exigeant

Comme tout salarié, un élu en situation de handicap doit bénéficier d’un environnement de travail adapté à ses besoins. Mais lorsqu'il s'agit du mandat syndical, les attentes restent les mêmes pour tous : disposer du temps nécessaire, des moyens adéquats et de la reconnaissance de leur rôle. Certains choisissent de se consacrer entièrement à leur mission syndicale, tandis que d’autres jonglent entre leurs responsabilités professionnelles et leur engagement militant.

Un atout pour la défense des droits 

Plutôt qu’un obstacle, le handicap peut se révéler une précieuse expertise. Les élus concernés développent une sensibilité accrue aux problématiques rencontrées par les salariés, notamment ceux souffrant d’un handicap invisible. Leur connaissance des dispositifs comme la Reconnaissance de la Qualité de Travailleur Handicapé (RQTH) leur permet d’accompagner efficacement leurs collègues dans ces démarches souvent complexes. "Un élu autiste Asperger tiendra comme personne les comptes du CSE", illustre un représentant syndical.

Des conditions à améliorer 

Si certaines entreprises favorisent l’inclusion des militants handicapés, des lacunes persistent : accessibilité insuffisante, manque de formation sur le handicap, outils numériques inadaptés… Des élus négocient actuellement des accords pour faciliter le télétravail, aménager les postes de travail et simplifier les démarches administratives. Un soutien renforcé est indispensable pour garantir l'égalité des chances dans l'exercice du mandat syndical.

L’exemple d’Amipi : un modèle d’inclusion 

La fondation Amipi illustre parfaitement cette dynamique. Reconnue d’utilité publique, cette organisation favorise l’insertion des travailleurs handicapés via une activité industrielle exigeante. Inspirée par des recherches neurologiques, elle prouve que le travail structuré peut renforcer les capacités cognitives des salariés. Son engagement en faveur du dialogue social est exemplaire : 70 % de syndicalisation, 82 % de participation aux élections professionnelles, et un CSE dynamique où les élus, comme Guy Burgevin, délégué FO en situation de handicap cognitif, jouent un rôle central.

Fort de notre collaboration avec AMIPI, un t-shirt a d’ailleurs été conçu par les salariés handicapés des usines Amipi et est proposé aux militants FO Métaux, symbole de notre  engagement commun avec l’inclusion. 

 

Lever les freins à l’engagement syndical 

Pour inciter davantage de travailleurs handicapés à s’investir, plusieurs pistes sont mises en avant :

  • Recruter davantage de salariés en situation de handicap pour enrichir la représentation syndicale. De même, mener des campagnes de sensibilisation à la déclaration des RQTH par les salariés ;
  • Sensibiliser employeurs et salariés aux réalités du handicap ;
  • Accorder des heures de délégation supplémentaires pour compenser les contraintes spécifiques ;
  • Encourager l’entraide et l’accompagnement au sein des instances syndicales.

Le message est clair : le handicap ne doit pas jamais être un frein à l’engagement syndical. "Tu veux exercer un mandat ? Fonce !" lance un militant FO. 

Malgré une approche pragmatique démontrant des difficultés, ces représentants prouvent néanmoins que l’inclusion et la force syndicale peuvent, ensemble, faire avancer les droits de tous.