Stellantis : l’interminable attente

Rédigé le 11/02/2025


Réunis en coordination le 16 janvier dans les locaux de notre Fédération, les métallos FO du groupe Stellantis se sont penchés sur la situation du géant automobile. Autour du DSC Philippe Diogo et de la DSC adjointe Deborah Schorr, ainsi que du secrétaire général FO Métaux Valentin Rodriguez et du secrétaire fédéral Olivier Lefebvre, ils ont également évoqué le futur cycle des élections professionnelles.

Si les salariés de Stellantis partagent les inquiétudes de l’ensemble de leur secteur quant à l’évolution de l’industrie automobile, ils nourrissent également de fortes attentes en termes de gouvernance, suite au récent départ de leur directeur général, Carlos Tavares. Le sujet figurait en bonne place dans les échanges menés par la coordination FO qui s’est réunie le 16 janvier. Avant son départ inattendue, début décembre 2024, il avait pris plusieurs engagements, au premier rang desquels celui de ne fermer aucun site en France et de maintenir l’activité industrielle malgré une baisse de la production. Alors que son équipe de direction est une nouvelle fois en court de remodelage mais qu’un nouveau patron se fait toujours attendre, les métallos s’interrogent d’autant plus sur le futur de Stellantis en France que le groupe a envoyé un bien mauvais signal en choisissant l’Italie pour implanter son nouveau siège social européen. « Quel avenir pour les sites et les emplois tricolores ? a résumé Deborah Schorr. Il est urgent de dissiper le brouillard et de donner aux salariés des raisons de croire en des lendemains dans notre pays. »

Pour notre organisation, il y a au moins des raisons de ne pas désespérer. Si la construction d’un géant automobile rassemblant 14 marques n’a pas donné toute satisfaction quant à une plus grande compétitivité, les opérations de réinternalisation, elles aussi destinées à faire baisser les coûts, vont bon train. Plasturgie, maintenance ou encore logistique ne sont que les premières activités sur lequel les sites du groupe sont en train de reprendre la main. Des éléments dits modulaires, comme les sièges ou la face avant, longtemps confiés à des fournisseurs, jugés plus performants que les constructeurs eux-mêmes, pourraient bientôt revenir dans le giron de Stellantis. « Le groupe fait machine arrière de nombreuses décisions industrielles prises avant la crise sanitaire, analyse Olivier Lefebvre, est c’est tant mieux pour les salariés ! » Le secrétaire fédéral a également fait un point plus large sur la situation de l’automobile au niveau mondial, avec en toile de fond les questions réglementaires qui paralysent le terrain européen et la progression du rouleau compresseur chinois, en position de leader sur le véhicule électrique. Loïc Sibrac (membre du GTA et DSC suppléant) est venu enrichir le propos par une présentation de la situation économique du marché automobile en ce début d’année et de la situation de l’entreprise. Philippe Gilleron a pour sa part évoqué les enjeux de la présidence du comité européen Stellantis (qui réunit ceux de FCA, d’Opel et de PSA) et l’action de l’instance. Il a, depuis, été élu président de ce comité européen.

Deborah Schorr s’est ensuite exprimée sur le cycle d’élections professionnelles qui va s’ouvrir en 2026 et pour lequel les équipes planchent d’ores et déjà sur la stratégie électorale et les opérations à venir. Son intervention a permis de dresser un premier bilan de la mise en service de l’application mobile FO Stellantis, en septembre dernier. Son bon déploiement et le succès qu’elle continue de rencontrer doivent beaucoup à sa présentation, a fait valoir la DSC adjointe. Le principe est simple : centrer sur l’actualité de la coordination tout en permettant à chaque site de contribuer pour valoriser la sienne. Valentin Rodriguez est ensuite intervenu pour conclure la coordination. Il a notamment fait le point sur le contexte économique et industriel de ce début d’année. Sans cacher que le secteur industriel traverse une période préoccupante, il s’est dit confiant dans la capacité des équipes FO à défendre au mieux l’industrie et les salariés. Il est également revenu sur les négociations menées par notre organisation et la victoire qu’a constitué l’obtention de la fin de la limitation à trois du nombre de mandats syndicaux successifs, une revendication que portait FO de longue date.