"Une dialogue de sourds"
« Nous n’avons pas eu de bénéfices récemment, pour plusieurs raisons, explique le sécretaire du syndicat FO Ghislain Massumbukolt : mauvais choix managériales, mauvais choix stratégiques, sans oublier divers problèmes d'approvisionnements. » Lors de la dernière consultation de la situation économique financière de 2023, les élus FO avaient cependant demandé à la direction d'assurer aux salariés, qui ont rempli leur part du contrat, une reconnaissance financière correspondante à l'implication attendue pour le succès de la production, ainsi qu’une amélioration des conditions de travail.
« Nous sommes dans un dialogue de sourds avec nos dirigeants, regrette Ghislain Massumbukolt. Il s’agit pourtant de l’avenir de notre site, qui passe par la prise en compte des salariés. Nous n’avons donc pas eu d’autre choix que d’aller à la grève pour obtenir satisfaction de nos revendications. » Ce que veulent les métallos ? En premier lieu réduire le volume de contrats intérimaires (qui ont représenté une dépense de 3,9 millions d’euros l’an passé) et augmenter les embauches pérennes pour stabiliser enfin la masse salariale et enrayer la précarité. Les effectifs, qui représentent 160 salariés, répartis en trois équipes, à travailler sur la chaîne de production, peuvent parfois atteindre 220 personnes avec le recours aux intérimaires ! Les métallos attendent également une amélioration des méthodes managériales. Enfin, ils demandent une prime de partage de la valeur ajoutée de 1 000 euros à verser en juillet pour récompenser les salariés de leur investissement dans l’entreprise. FO et l’intersyndicale ont décidé de mener la grève jusqu’à ce vendredi pour le moment, avant de décider des suites à donner au mouvement en fonction de la réponse – ou du silence – de la direction. Dans tous les cas, c'est avec le soutien de notre Fédération et de l'USM de la Moselle que se dessinera la suite.
La question du pouvoir d’achat n’est malheureusement pas une nouveauté chez Baomarc, puisqu’en juin 2022, ils avaient dû aller à l’épreuve de force pour obtenir une prime d’un montant similaire. Au bout de deux jours de grève, la direction avait lâché un complément d’intéressement de 400 euros net et 3 centimes de plus sur le barème kilométrique. Une prime exceptionnelle de pouvoir d’achat de 650 euros avait été ajoutée à l’ensemble.