Le bureau de coordination FO de Fenwick s’est réuni le 8 avril dans les locaux de notre Fédération autour de son coordinateur Patrick Allèbe et de la secrétaire fédérale Géraldine Gomiz pour faire le point sur l’évolution de la coordination et sa stratégie face à la restructuration en cours chez le spécialiste du chariot industriel et élévateur. Les métallos FO se sont également penchés sur les futures élections professionnelles et la mise au point d’un second plan d’action pour le développement syndical.
Début d’année 2025 difficile pour les métallos FO de Fenwick, puisque placé sous le signe d’un plan de réorganisation lancée par le groupe Kion, sa maison-mère, deuxième fabricant mondial de chariots élévateurs. Les objectifs annoncés sont clairs : « réaliser des économies durables de 140 à 160 millions d'euros par an » afin de « renforcer la compétitivité de l'entreprise et à préparer les investissements futurs ». La méthode employée l’est tout autant mais s’avère nettement plus inquiétante pour les salariés, Kion ayant révélé que « le programme prévoit l'adaptation des structures organisationnelles et la rationalisation des processus de travail, ainsi que l'adaptation des besoins en personnel en fonction des lois locales et des consultations des salariés ». Le coup est d’autant plus rude que le groupe avait annoncé fin 2023 être enfin sorti de sa mauvaise passe et que la restructuration entamée en 2022 portait ses fruits. Il est également surprenant au vu de ses bons résultats (chiffre d'affaires net d'environ 11 503 millions d'euros, avec un EBIT ajusté d'environ 917 millions d'euros et une marge EBIT ajustée qui s'est améliorée à environ 8,0 %, selon la communication de Kion).
La réponse FO
« L’annonce officielle de la restructuration du groupe KION accélère la mise en œuvre de mesures internes envisagées par FO à long terme », réagit Géraldine Gomiz. Notre ambition est de créer une coordination FO France-KION regroupant les filiales et entités régionales. » Une manœuvre des plus judicieuses lorsqu’on sait que les 3 000 salariés employés dans l'Hexagone sont réparties sur un réseau composé de 82 agences et concessions sur le territoire, de sept partenaires dans les départements, régions et collectivités d'outre-mer, ainsi que d'une usine située à Cenon-sur-Vienne, en région Nouvelle-Aquitaine. Des contacts vont donc être pris avec les autres entités où FO est présente pour créer une coordination nationale afin de mutualiser objectifs et moyens pour mieux se développer et renforcer ainsi le poids syndical. Il est également prévu de renforcer les implantations existantes et créer de nouvelles sections syndicales en préparation des futures élections professionnelles, qui se tiendront dans deux ans. Autre action à venir : la mise en place d’un accord de méthode pour encadrer les négociations et intégrer un Observatoire de la Vie Sociale. Cet outil doit être reconnu au travers de la CCN, thème 9 (Dialogue social en entreprise), notamment au vu de l’évolution du périmètre.
Deux années déterminantes
Ce nouveau plan d’action fait suite à un premier plan 2021-2023, déjà mené sous la houlette de Patrick Allèbe, qui avait permis à notre organisation de progresser en termes de représentativité, se hissant à 29 % des voix. Il avait aussi débouché sur la mise en place d’environ 30 représentants de proximité dans les agences Fenwick. En 2024, FO avait poursuivi en créant un réseau de référents handicap, en faisant évoluer son mode de fonctionnement vers un travail plus collaboratif en équipe, et en lançant sa nouvelle plateforme de communication. Le coordinateur n’a pas caché que les deux prochaines années seraient déterminantes : « nous allons devoir dans un même temps gérer la restructuration en préservant l’industrie et les intérêts des salariés, structurer notre nouvelle coordination FO France-KION, et préparer les prochaines élections. »
Pour franchir avec succès ces étapes, la coordination pourra s’appuyer sur des équipes solides, déjà engagées sur le terrain, dans une dynamique de progrès et de structuration à long terme. Elles ont d’ailleurs prévu de continuer à se former avec le parcours de formation de la Fédération pour confirmer leur montée en compétences.