Les métallos FO d’Eviosys Sonoco se sont retrouvés pour leur réunion de coordination sur le site de Châtillon-sur-Seine (Côte-d’Or) les 9 et 10 avril. Rassemblés autour de leur délégué syndical central Éric Ponsardin et de la secrétaire fédérale Géraldine Gomiz. Au programme des échanges : le rachat d’Eviosys par Sonoco et le développement syndical.
L’heure est à la fusion des grands groupes dans le secteur de l’emballage et le rachat d’Eviosys, premier fabricant européen d’emballages en métal, par le géant mondial Sonoco Products Company en fournit une nouvelle illustration. Annoncée en juin dernier, l’opération est entrée dans sa phase de finalisation depuis décembre et était au centre des échanges des métallos FO d’Eviosys lors de leur coordination des 9 et 10 avril. Considérée comme stratégique dans l’industrie du packaging, la transaction est évaluée à 3,6 milliards d’euros. Elle a été approuvée en octobre 2024 par la Commission européenne. Créé en septembre 2021 après le rachat des activités d’emballages alimentaires et grande consommation de Crown (hors Asie-Pacifique) par le fond d’investissements KPS Capital Partners. Sonoco frappe fort et promet de recomposer le marché européenn avec ce nouvel atout dans sa manche (créé en 2021, Eviosys est composé de quarante-quatre sites de production pour 6 300 salariés présents dans dix-sept pays dont la France, où elle compte sept établissements et un siège social, et un chiffre d’affaires de 2,4 milliards d’euros) et donne naissance au nouveau leader mondial de l’emballage métal.
Au-delà du gain de taille critique, Sonoco a prévenu : le groupe compte rapidement dégager des synergies de ce rapprochement, à hauteur de 100 millions de dollars dès la première année tout se recentrant sur l’emballage et en cédant les activités « non stratégiques ». De quoi préoccuper les métallos FO, qui ne connaissent que trop bien ce type de meccano industriel dont les salariés sont trop souvent les seules à payer le prix sous forme de fermetures de sites. Celui de Châtillon-sur-Seine, avec ses 190 salariés permanents et ses 40 intérimaires est le plus gros employeur privé du Pays châtillonnais. D’où l’appréhension des métallos FO, que les bonnes perspectives du secteur n’ont pas suffi à rassurer (selon les chiffres d’Uppia, qui représente la filière conserve française, l’emballage pèse 4,4 milliards d’euros de chiffre d’affaires. Trois milliards de boîtes sont produites chaque année en France, qui reste le premier producteur européen). Au-delà de ces inquiétudes, la coordination a été l’occasion de faire le point sur les projets d’accords relatifs au temps de travail, à la santé et à la prévoyance que négocie FO dans l’entreprise.
Géraldine Gomiz est ensuite intervenue pour un tour d’horizon de l’actualité fédérale qui a donné lieu à de riches échanges entre les participants sur les nouveaux pôles de la Fédération, son site internet et son application mobile, les actions de formation, l’importance du respect des statuts, ainsi que sur les travaux en cours des groupes "Handicap" et "Santé-Sécurité".
La question des élections professionnelles, qui doivent intervenir dans deux ans, a également été abordée par la coordination. Avec le rachat par Sonoco, c’est un nouveau périmètre élargi qui se met en place. Les participants ont donc souligné l’importance de renforcer les équipes en place et de se développer sur d’autres sites. Le développement syndical est d’autant plus important que les salariés ont connu plusieurs rachats ces dernières années (tous les 3 à 4 ans), ce qui a fragilisé notre organisation, dont la consolidation est érigée au rang de priorité. Une demande d’ouverture de droit syndical a été formulée à ce titre.
Les travaux de la coordination ont permis l’émergence de plusieurs idées d’action pour mieux faire connaître l’organisation syndicale, comme l’organisation d’une journée de sensibilisation à la culture syndicale, mais aussi la création de livrets sur des sujets sociétaux ayant un impact direct sur les salariés et leurs familles, tels que l’endométriose, la vraie QVCT (Qualité de Vie et Conditions de Travail), ou encore le soutien aux proches aidants. Enfin, dans une optique de montée en compétences, une intervention a été proposée sur le thème de la dépendance, du rôle des aidants et de l’accompagnement social.