Souveraineté industrielle et sociale : maintenant il faut des actes !

Rédigé le 28/02/2025


Il aura fallu des années de lutte et d’alerte syndicale pour que les questions fondamentales de souveraineté industrielle, de financement, de concurrence déloyale, de dumping environnemental et énergétique, d’émissions de CO2 et de taxe carbone soient enfin prises en compte dans leur globalité et mises sur la table par les ministres de plusieurs pays européens. 

Le sommet du 27 février 2025 à Paris, a permis cette avancée en réunissant 15 ministres de l’Industrie, représentant notamment la France, l’Italie, l’Espagne, le Luxembourg, la Slovaquie, la Grèce, la Finlande, l’Autriche, la Hongrie, la Suède, les Pays-Bas, la Roumanie, la Belgique et la Slovénie. Cette rencontre exceptionnelle marque une prise de conscience nécessaire, mais les salariés ne peuvent pas se contenter de déclarations d’intention : il faut des mesures concrètes ! 

Un système économique biaisé qui étouffe les nations et les salariés 

FO Métaux l’a toujours affirmé : le dogme du marché libre et non faussé est une chimère. Derrière cette idéologie se cache à peine une réalité brutale : 

Le pacte de stabilité monétaire est trop souvent un carcan social qui prive les États de leur capacité d’action. Il favorise les multinationales, qui accroissent leur pouvoir économique et politique, au détriment des peuples et de la démocratie. 

Les travailleurs, les syndicats et les populations sont les grands oubliées des décisions européennes, alors qu’ils en sont les premiers impactés. 

L’inaction a un coût : à force de retarder les mesures de protection industrielle et de transition équitable, l’Europe se met elle-même en danger, et risque de basculer sous la domination des dictatures économiques et politiques. 

Un constat clair, même si FO Métaux n’a pas participé au sommet 

FO est totalement indépendante des partis politique et gouvernements, et même si FO Métaux n’était pas partie prenante de ce sommet, nous avons un avis clair sur la situation. Les constats dressés et les menaces pesant sur l’industrie sidérurgique ne sont pas une découverte, et nous n’avons cessé d’alerter sur ces dangers. 

La question de la défense commerciale, de la souveraineté industrielle, du coût de l’énergie et des investissements dans la transition écologique ne peuvent plus être de simples sujets de débats entre gouvernements et entreprises. Les salariés, les syndicats et les populations doivent être intégrés aux décisions, car ce sont eux qui en subissent les conséquences. 

Des paroles aux actes : l’urgence d’agir vite et fort ! 

Le sommet qui vient de se tenir doit être un point de départ, et non un simple exercice de communication politique. Il faut maintenant : 

Des mesures immédiates et effectives de défense commerciale, pour contrer le dumping social, environnemental et économique qui détruit nos industries et nos emplois. 

Un plan de soutien massif à la transition industrielle et énergétique, qui ne repose pas sur la seule responsabilité des entreprises mais engage les États et l’Union européenne avec des moyens et des objectifs concrets. 

Un financement public ambitieux pour sécuriser l’acier européen, garantir une énergie compétitive et empêcher la fuite des emplois et des compétences. 

Une protection des travailleurs et des territoires, avec une révision profonde des règles européennes qui aujourd’hui brident l’action publique et empêchent l’intervention nécessaire des États. 

Nous ne pouvons pas attendre ! FO Métaux exige des engagements fermes et contraignants pour que cette prise de conscience politique ne soit pas une nouvelle promesse sans lendemain.