Les métallos FO du groupe ArcelorMittal se sont retrouvés dans les locaux de notre Fédération le 20 février pour une réunion de coordination. Rassemblés autour de leur RSN Sylvain Ibanez, en présence du secrétaire fédéral Paul Ribeiro, ils se sont penchés sur la situation du géant indien et sa présence en France et, plus largement, sur la situation préoccupante de la sidérurgie.
Reims, Dunkerque, Fos-sur-Mer, Périgueux, Mouzon, Saint-Chély-d’Apcher… Les métallos FO d’ArcelorMittal étaient venus de tous les coins de France pour la coordination du 20 février. En cette période troublée pour leur secteur d’activité, ils avaient beaucoup à partager. De fait, la sidérurgie encaisse de pleine fouet l’impact d’un contexte géopolitique et économique explosif, de la guerre commerciale mondiale attisée par les Etats-Unis au constat de la désindustrialisation européenne et des mesures toujours en attente pour l’endiguer (comme la protection aux frontières) en passant par la décarbonation. Parmi tous les acteurs de la pièce –Etats, institutions internationales, entreprises–, ArcelorMittal joue sa propre partition, lourde de conséquences pour les salariés, avec PSE et réorganisations douloureuses à la clé. Entre le récent comité européen extraordinaire pour annoncer la restructuration du périmètre européen et les nombreux CSEC convoqués, l’impression générale, loin de la transparence, est plutôt celle d’un grand flou. « Il est difficile d’y voir clair, résume Paul Ribeiro, car ces réunions brassent beaucoup d’air sans vraiment donner d’informations. » Les négociations en cours avec le groupe Mittal, suite à la disparition de la convention collective de la sidérurgie mais aussi à la sortie du GESIM par l’Indien, n’apportent, elles, pas plus de sérénité, tant les propositions du groupe sont lacunaires… Enfin, il ne faut pas oublier les préoccupations liées aux prix de l’énergie, aux investissements, au verdissement des sites ainsi qu’aux nombreux projets pour le moment gelés.
« Tout cela ne doit pas nous détourner de nos objectifs syndicaux au service de l’industrie et des salariés », a rappelé Paul Ribeiro. Amplifier le développement syndical par la création d’implantations et le renforcement de celles déjà en place, soutenir les équipes des différents sites et quadriller le terrain pour être plus forts et peser ainsi avec plus de poids dans les instances, les négociations et la vie de l’entreprise : pour faire face, il faut préserver et consolider le capital militant ! Une nécessité que Paul Ribeiro a condensé en deux mots : « FO d’abord ! ». Un impératif dans ce contexte : ne pas se laisser submerger par les mauvaises nouvelles et demeurer opérationnels vaille que vaille. Le secrétaire fédéral a aussi abordé la question de la formation des métallos FO, indispensable pour la pratique d’un syndicalisme responsable et efficace. Il a félicité ceux d’ArcelorMittal, qui savent y recourir, notamment sur l’IA.
Enfin, il a salué le sens de la solidarité, toujours vif au sein du groupe, qui a vu l’ensemble des équipes épauler celle de Reims, site dont la fermeture a été annoncée en novembre dernier. Les métallos FO ont pour leur part tenu à saluer le travail exceptionnel accompli par l'équipe FO locale, et tout particulièrement par Agnès Laurent, déléguée syndicale et secrétaire du CSE. Face à l'annonce brutale du PSE, elle a mené un combat acharné pour défendre les intérêts des salariés. Négociations marathon avec la direction, expertise des propositions, mobilisation sur le terrain, accompagnement individuel des salariés concernés, recherche d'alternatives industrielles... Le travail colossal fourni par Agnès Laurent et son équipe a été unanimement reconnu comme exemplaire. « Gérer un PSE représente un investissement considérable, tant sur le plan technique que sur le plan humain, ont souligné Sylvain Ibanez et Paul Ribeiro. Agnès a su maintenir le cap dans cette tempête, en combinant expertise juridique, force de proposition et soutien psychologique aux collègues. Son engagement sans faille illustre parfaitement la vision d'un syndicalisme FO à la fois combatif et responsable, défendant pied à pied chaque emploi tout en œuvrant pour des solutions d'avenir. » La coordination a d'ailleurs profité de cette occasion pour rappeler l'importance d'une formation solide des équipes syndicales pour faire face à ces situations de crise.